jeudi 6 octobre 2011

Un marathon

Quarante-deux kilomètres plus loin, elle était encore debout.

Pourtant, mille mètres avant, elle s'était arrêtée au pied de l'affiche, qui montrait 41 k. Elle s'était accroupie ; un peu pour étirer ses jambes endoloris par le chemin parcouru, un peu pour essuyer les larmes, qui coulaient sur ses joues. Elle ne pouvait plus avancer. Voilà. C'était aussi simple que ça. Elle pouvait seulement s'asseoir sur l'asphalte bouillant, et attendre qu'on vienne la chercher.

Celui qui est venu devait avoir 80 ans. Il s'est penché vers elle sans même hésiter. Avant d'ouvrir la bouche, il a pris le temps de lui retirer les écouteurs, qui crachaient de la musique techno dans ses oreilles. Elle s'est laissée faire. De toute façon, elle était paralysée. Le veille homme l'a regardé de ses yeux clairs. Il a dit, sans cligner : « Tu n'a rien à prouver à personne, sauf à toi même. Tu peux y arriver...» Il lui a tiré la main pour qu'elle se relève. Elle n'a pas trouvé la force de s'obstiner.

Une fois debout, elle s'est remise à courir. Jusqu'à l'arrivée, elle n'a pas eu à s'arrêter. Elle a traversé la ligne de la même façon qu'elle l'avait cent fois imaginé : les bras au ciel et le sourire aux lèves. Les larmes coulaient encore sur ses joues mouillées.

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