dimanche 9 janvier 2011

La drogue

Elle a la migraine. C'est comme si on lui enfonçait la pointe d'un crayon à mine sur le bout de son sourcil gauche, juste au-dessus de son oeil. Elle déteste avoir la migraine. Déteste surtout le dire. « J'ai la migraine. » Elle trouve que ça fait hystérique.

Ces jours-là, elle prend un comprimé; une pilule qu'on avale comme on agrippe une bouée de sauvetage lorsqu'on est à l'eau. Elle s'étend sur le divan du salon, sous une couverture. Attend l'engourdissement. Étrangement, même si la douleur ne disparaît pas, elle devait supportable. Comme si, une fois engourdi, l'esprit acceptait d'avoir mal. Trouvait cela presque agréable.

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