jeudi 24 février 2011
Bonne conscience
Mercredi, jour de recyclage. Claire prépare le bac bleu à mettre au chemin. Dans celui-là, elle entasse des cannes de tomates vides et les conserves de thon dans l'huile. Empile les vieux journaux de la semaine, les boîtes de céréales, de barres tendres au miel, de fettucini; ceux qu'elle a fait cuire pour son succulent plat de pâtes aux fruits de mer. Entre les piles de papier, elle glisse trois bouteilles d'eau aplaties avec soin, quatre feuilles de papier d'aluminium nettoyées et pliées, trois sacs de lait écrémé. Juste avant de sortir le bac, elle remarque une grosse boîte de couches jetables. Des Pampers numéro 4. Du carton d'un vert éclatant décoré d'un visage de bébé qui rit. Impossible à ignorer. Claire défait la boîte. L'écrase. La force à rentrer dans le bac trop plein, qui ne veut plus se refermer. La voilà donc obligée de laisser la boîte au grand air, à la vue de tous ceux qui passeront devant chez elle. Du coup, sa bonne conscience de femme qui recycle est troublée par celle qui ne veut rien savoir de frotter des couches sales. Claire prend donc la boîte de carton vide et la jette aux poubelles.
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Claire
jeudi 17 février 2011
Un air de famille
Le petit frère de Laura est venu passer quelques jours à la maison. Il a ouvert la porte d'entrée, les bras remplis de cadeaux : des peluches, des bonbons pour les enfants, heureux de la voir venir. Une bouteille de blanc à mettre au frais. « Pour manger avec le poisson. » Du doré pêché par son père, qu'elle garde au congélateur pour les grandes occasions. Comme la visite de son frère.
Le soir, après le souper, après avoir fait l'âne et le cheval pour la petite, après avoir poussé les camions du petit, ils ont couché les enfants. Ils ont soufflé du maïs sur le rond de la cuisinière, comme faisait leur mère lorsqu'ils étaient petits. Ils ont sorti l'édredon du coffre, elle s'est assise sur le divan. « Pousse-toi, un peu! Je n'ai pas de place! » Elle a souri au grand gaillard de six pieds trois pouces, qui se tenait devant elle. Malgré sa barbe brune et ses épaules larges, il était pareil au petit garçon qui avait grandi avec elle. « Viens te coller, mon petit frère chéri... » a-t-elle dit, en lui tendant les bras. Elle était pareil à la petite fille qui avait grandi avec lui.
Le soir, après le souper, après avoir fait l'âne et le cheval pour la petite, après avoir poussé les camions du petit, ils ont couché les enfants. Ils ont soufflé du maïs sur le rond de la cuisinière, comme faisait leur mère lorsqu'ils étaient petits. Ils ont sorti l'édredon du coffre, elle s'est assise sur le divan. « Pousse-toi, un peu! Je n'ai pas de place! » Elle a souri au grand gaillard de six pieds trois pouces, qui se tenait devant elle. Malgré sa barbe brune et ses épaules larges, il était pareil au petit garçon qui avait grandi avec elle. « Viens te coller, mon petit frère chéri... » a-t-elle dit, en lui tendant les bras. Elle était pareil à la petite fille qui avait grandi avec lui.
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jeudi 10 février 2011
Audrey Tautou
Dans la salle d'attente du dentiste, Claire tombe sur un vieux numéro du magazine Châteleine. Sur la page couverture, le gros titre: « Pour en finir avec le culte de la minceur. » C'est écrit noir sur bleu jeans. Le skinny de la belle Audrey Tautou.
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jeudi 3 février 2011
Chansons d'amour
Dans sa voiture, en sillonnant les rues enneigées aux allures de cartes postales, Anne écoute la radio. Les chansons d'amour s'enchaînent, les unes après les autres : Quand on aime, on a toujours vingt ans, de Jean-Pierre Ferland. La vie en rose, d'Édith Piaf. Tu es à moi, de Pierre Lapointe. Et puis, l'animateur. « Encore une fois, la Saint-Valentin! Un beau prétexte pour dire ce que l'on pense aux gens qu'on aime. Un beau moment pour être heureux. Un temps toutefois difficile pour les célibataires. À ceux-là, j'ai envie de dire : ne vous privez pas : aimez quelqu'un, même s'il ne vous aime pas en retour. Ne lui dites simplement pas. »
En poursuivant sa route sur l'air de Love Hurts, de Nazareth, Anne pense: Et si c'était ça, le malheur?
En poursuivant sa route sur l'air de Love Hurts, de Nazareth, Anne pense: Et si c'était ça, le malheur?
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