vendredi 30 avril 2010
Jolie femme
Claire voudrait ressembler à Angelina Jolie, avec un ventre devant et rien derrière. Un ballon de plage attaché à un corps resté gracile, des jambes encore minces, des bras fins. Un visage de lèvres, seulement de lèvres. Non pas de joues et de paupières enflées. Elle voudrait faire fondre ses cuisses, ses fesses qui semblent voler la vedette à son ventre de femme enceinte. Elle se demande à quoi ressemblait Angelina Jolie, à la veille d'accoucher.
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Claire
dimanche 25 avril 2010
Cadeau
Anne l'a détaché de son siège, la fait descendre de la voiture. Le petit s'est précipité sur les fleurs jaunes qui parsemaient le gazon depuis le matin. « Regarde les fleurs, maman! Elles sont magnifiques! Qu'est ce que c'est? »
— Des pissenlits, mon chéri. »
Il en avait déjà un dans les mains, le tendait à sa mère. « C'est pour toi, maman d'amour! »
D'un coup, la mauvaise herbe embaumait.
— Des pissenlits, mon chéri. »
Il en avait déjà un dans les mains, le tendait à sa mère. « C'est pour toi, maman d'amour! »
D'un coup, la mauvaise herbe embaumait.
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Anne
mardi 20 avril 2010
Crise de larmes
Non! Ça ne va pas du tout!
Voilà ce qu'elle voudrait écrire au beau milieu de la page blanche. Voilà! En lettres rouges, détachées, majuscules, ponctuées de treize points d'exclamation.
« NON! ÇA! NE! VA! PAS! DU! TOUT!!!!!! », qu'elle voudrait crier au patron qui en redemande encore, au mari mécontent, aux enfants malades, au soleil du printemps! « Non! » Et pleurer encore et encore, jusqu'à ce qu'on lui demande gentiment : « pourquoi? » Et qu'elle réponde : « Je ne le sais même pas! »
Voilà ce qu'elle voudrait écrire au beau milieu de la page blanche. Voilà! En lettres rouges, détachées, majuscules, ponctuées de treize points d'exclamation.
« NON! ÇA! NE! VA! PAS! DU! TOUT!!!!!! », qu'elle voudrait crier au patron qui en redemande encore, au mari mécontent, aux enfants malades, au soleil du printemps! « Non! » Et pleurer encore et encore, jusqu'à ce qu'on lui demande gentiment : « pourquoi? » Et qu'elle réponde : « Je ne le sais même pas! »
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Anne
jeudi 15 avril 2010
Trop d'amour à porter
Depuis une semaine, Claire pense : « Avec 50 lbs d'amour à porter, il est parfois difficile d'aimer inconditionnellement. »
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Claire
dimanche 11 avril 2010
Rien faire
Juste pour un instant, elle voudrait ne rien faire. Simplement s'asseoir et fermer les yeux. Ou même, les garder ouverts. Les fixer sur un mur, sur le bourgeon d'un arbre, sur une trace de doigt dans une fenêtre, même. Et arriver à ne pas broncher. À ne pas s'en faire pour cette tache, à ne pas la voir. À rester assise, tout bonnement.
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Anne
mardi 6 avril 2010
Le divan
Elle a changé le divan, elle en rêvait depuis des mois. Un canapé à trois places, ivoire aux lignes carrées, en cuir d'Italie. Très souple, très cher. Elle s'étend sur la peau fraîche, la tête sur l'accoudoir. Étire les jambes comme font les femmes photographiées dans les magazines de décoration. Elle se sent bien. Ça y est, elle a tout. Enfin.
Voilà une semaine que le divan a pris sa place. Elle aime encore s'y allonger tranquillement pendant la sieste des enfants. Elle couche sa tête sur le coussin, remonte ses jambes vers la poitrine, ferme les yeux. Elle somnole. Ne pense à rien.
Maintenant deux semaines que le divan a pris sa place. Elle passe devant sans le voir. Le soir, après le bain des enfants, elle s'y effondre, exténuée. Elle fixe le mur. Non, ça ne va pas du tout. L'ivoire jure sur un fond vanille. Il faut absolument repeindre le salon.
Voilà une semaine que le divan a pris sa place. Elle aime encore s'y allonger tranquillement pendant la sieste des enfants. Elle couche sa tête sur le coussin, remonte ses jambes vers la poitrine, ferme les yeux. Elle somnole. Ne pense à rien.
Maintenant deux semaines que le divan a pris sa place. Elle passe devant sans le voir. Le soir, après le bain des enfants, elle s'y effondre, exténuée. Elle fixe le mur. Non, ça ne va pas du tout. L'ivoire jure sur un fond vanille. Il faut absolument repeindre le salon.
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Laura
vendredi 2 avril 2010
Un air d'été
Claire a enfilé une robe brune au pointillé beige. Un ourlet frisé, un décolleté plongeant, une gorge blanche. Elle a laissé faire les bas, il faisait plus de 20 degrés dehors. Sous sa robe, elle ne portait rien. Même pas de culotte à dentelle. Elle sentait le vent chaud lui chatouiller les cuisses, le bas de son ventre énorme. Enfin, ce ventre était bien. Libre de manteaux, de bandes élastiques, de pantalons à panneau. Libre de toute autre chose que le bébé, qui semblait dormir enfin.
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Claire
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